“L’amalgame dentaire est un matériau d’obturation de bonne qualité qui justifie le maintien de son utilisation en chirurgie dentaire”, a précisé l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.
“Les doses de mercures identifiées sont très en deçà de celles pouvant entraîner des effets toxiques”, a ajouté l’Afssaps, précisant que la “libération de mercure, proportionnelle au nombre d’amalgames en bouche peut survenir lors de la condensation, du polissage, de la pose et de l’usure des amalgames”.
L’Afssaps avait constitué en 2003 un groupe de travail sur les amalgames dentaires après avoir été alertée, a-t-elle expliqué, “par des déclarations de personnes qui présentaient des troubles qu’elles estimaient liés à la présence d’amalgames dentaires”.
Dans leur rapport remis en octobre, les 14 experts de ce groupe de travail ont estimé que “la preuve d’une relation de causalité entre présence d’amalgames en bouche et des symptômes ou pathologies systémiques (Ndlr touchant le reste de l’organisme) n’a pu être apportée”, a résumé l’Afssaps dans le communiqué.
Estimant que le “retrait systématique des amalgames dans la population générale ne se justifie pas”, le groupe de travail a proposé un suivi des personnes qui présenteraient des troubles qu’elles estiment liés à la présence d’amalgames dentaires et rappelé des précautions d’emploi.
Il a ainsi recommandé “d’éviter de placer des amalgames dentaires au voisinage direct d’autres restaurations métalliques (couronnes, ndlr) afin de ne pas augmenter le risque de corrosion”.
Il faut, ont ajouté les experts, “proscrire la mise en place d’amalgames au contact direct d’éléments en alliage de métaux précieux ou d’ancrages en laiton doré”.
“La pose et plus encore la dépose des amalgames augmentent sensiblement la libération de mercure”, il faut donc, selon le groupe de travail, “éviter” si possible ces actes chez la femme enceinte ou allaitante.
Il est aussi “déconseillé d’effectuer l’éclaircissement des dents postérieures” obturées par de tels amalgames “compte tenu de la libération des vapeurs de mercure provoquées par l’action de peroxydes”.
Le parquet de Paris a ouvert le 10 octobre une information judiciaire après la plainte d’un homme de 45 ans, Michel Ferrandez, invalide à 80%, atteint d’une maladie du système nerveux qui s’estime victime d’une intoxication provoquée par le mercure de ses amalgames dentaires.