Lu dans le Chirurgien dentiste de France : n° 1581-1582 du 4-11 2013
En France, près de 28 millions de consultations sont annulées chaque année. Tels sont les résultats d’une étude réalisée en février et mars derniers à l’initiative des professionnels de santé de Franche-Comté. En moyenne, les médecins perdent deux heures par semaine à cause de ces rendez-vous non décommandés, soit entre 6 et 8 consultations. Pour endiguer ce phénomène, la CSMF a émis une proposition choc : faire payer les consultations annulées par les patients eux-mêmes ! Les chirurgiens-dentistes font le même constat. Les rendez-vous annulés sont légions et les confrères se trouvent démunis face à la négligence et le mépris de certains patients. Le phénomène prend chaque jour un peu plus d’ampleur. Résultat, parmi les quelque 200 confrères qui ont participé à notre sondage sur cnsd.fr, plus de 78 °/o se disent prêts à facturer tout ou partie de la consultation ou de l’acte qui aurait dû être pratiqué. Mais, que dit la loi ? Dans le code de déonto-juillet 2013
logie des chirurgiens-dentistes, seul l’article 33 apporte des informations sur le montant des honoraires avec le fameux « tact et mesure ». Mais aucune disposition déontologique ne permet d’indemniser le praticien en cas d’annulation du rendez-vous. Dans la pratique, il n’est pas rare que certains signalent que tout rendez-vous non décommandé plus de 24 ou 48 heures avant l’heure sera facturé. Autre astuce, le chèque de caution qui oblige à rendre beaucoup plus ponctuels les patients. Mais ces pratiques ne sont pas sans danger. Car la seule affichette ne suffit pas à garantir contre tout recours du patient. Il faut que le praticien fasse signer un véritable contrat à son patient l’informant des éventuelles pénalités ou indemnisations auxquelles il pourrait être soumis au cas où il ne se présenterait pas à son rendez-vous. Dernier détail, il est impossible de réaliser une feuille de soins pour un acte ou un rendez-vous qui n’a pas été honoré…