250.000 enfants privés de prévention à l’école

Le budget alloué à la prévention et à la promotion bucco-dentaire en milieu scolaire est supprimé dès cette rentrée. 250.000 enfants sont concernés.

Comme l’avait annoncé Marisol Touraine, la santé n’est pas épargnée par le plan de réduction des dépenses publiques. Quelques jours après la polémique sur les «sans-dents» -l’expression prêtée à François Hollande par Valérie Trierweiler pour désigner les pauvres-, l’Union Française pour la santé bucco-dentaire (UFBSD) condamne la fin du financement des actions de prévention bucco-dentaires dans les écoles primaires. Les crédits du programme de prévention M’T dents, financé à hauteur de 2,3 millions d’euros lors de la précédente année scolaire, ont été «purement et simplement supprimés pour les trois prochaines années dès cette rentrée», s’insurge le syndicat, qui regroupe 38.000 chirurgiens-dentistes. Le budget alloué à ce programme crée en 2007 a disparu de la nouvelle convention d’objection et de gestion (COG) 2014-2017 signé entre l’État et l’Assurance maladie.

Pourtant, l’école est un milieu propice aux actions de sensibilisation bucco-dentaire car «les professionnels peuvent apprendre les bonnes pratiques à tous les élèves et être relayés ensuite par les enseignants», explique au Parisien le président de l’Union des jeunes chirurgiens-dentistes (UJDC). Autant d’actions qui permettent de réduire les inégalités sociales d’accès aux soins. Les politiques de prévention en milieu scolaire ont notamment permis de diviser par trois le nombre de caries chez les enfants de 12 ans entre 1987 et 2006. Faute de moyens financiers, les familles précaires renoncent souvent aux soins dentaires. Or, les conséquences sur la santé apparaissent dès la petite enfance.

Des actions d’accompagnement plus ciblées

Désormais, seuls 20.000 enfants de classes de zones d’éducation prioritaire (ZEP) bénéficieront du programme M’T Dents contre 250.000 écoliers de tous les départements français auparavant. Pour justifier son choix, l’Assurance maladie explique recentrer ses actions dans les écoles situées en zones défavorisées «car c’est là qu‘elles sont le plus efficientes et utiles pour la santé des jeunes». Les dépenses de prévention bucco-dentaire au sein du budget santé progressent malgré tout. Mais ces fonds sont réorientés pour financer d’autres actions, comme la prise en charge intégrale par la sécurité sociale d’un rendez-vous de prévention chez le dentiste pour les enfants et adolescents âgés de 6, 9, 12, 15 et 18 ans. En 2012, 35% des familles ont bénéficié de cette consultation gratuite.

En novembre 2013, une étude de l’IFOP révélait que plus d’un Français sur trois a déjà renoncé à des soins dentaires faute de ressources financières.

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/09/10/22768-lecole-ne-detectera-plus-problemes-sans-dents