En chirurgie implantaire, la planification des phases chirurgicales assistée par ordinateur et les interventions guidées assistées par ordinateur assurent une mise en place des implants dentaires de très grande précision, et contribuent à une meilleure prévisibilité des résultats prothétiques qu’en chirurgie implantaire classique non guidée. Toutefois, seul un petit nombre de cliniciens y ont recours en raison du coût élevé des systèmes de fabrication des guides chirurgicaux actuellement disponibles sur le marché. Ce protocole, qui met en œuvre des guides chirurgicaux CFAO imprimés en résine biocompatible sur une imprimante 3D de bureau premier prix, a été reproduit en utilisant la résine Dental SG du fabricant américain Formlabs sur son imprimante Form 2, imprimante 3D de bureau par stéréolithographie (SLA), et réalisé dans le cadre d’une situation clinique. Il a été observé que la déviation entre la position planifiée de l’implant et sa position finale était cliniquement négligeable, et largement comprise dans la fourchette de précision moyenne des produits d’impression tridimensionnelle industriels actuellement mis à la disposition des praticiens dentaires. Ces résultats donnent tout son sens à l’argument selon lequel il est possible d’obtenir des impressions tridimensionnelles précises sur l’imprimante Form 2, qui peuvent être utilisées pour placer précisément des implants dentaires vers des résultats cliniquement acceptables.
Introduction
La mise en œuvre correcte de guides chirurgicaux tend à améliorer les résultats cliniques des interventions de chirurgie dentaire, en facilitant une planification détaillée pré-implantaire et une mise en place précise des corps d’implants. Le design prothétique final peut être utilisé durant la planification pré-implantaire pour déterminer le positionnement approprié de l’implant ostéo-intégré, par le recours à une technique appelée « tomographie volumique numérisée par faisceau conique » (cone-beam computed tomography – CBCT [appelée couramment« cône beam » également]), destinée à évaluer la topographie osseuse et à identifier les structures anatomiques1. L’utilisation de guides contribue à contourner les difficultés décisionnelles et l’incertitude péri-opératoires, et à réduire les temps intra-opératoires2.Par ailleurs, l’utilisation de guides permet une mise en place des implants considérablement plus précise que ne le permettent les techniques dites « à main levée »3. Dans les interventions de chirurgie implantaire à main levée, l’écart entre la position réelle de l’implant et la position planifiée est en moyenne de 2,0 – 2,5 mm, et peut atteindre 8 mm4. Les études montrent, et ce même dans le cas des chirurgiens les plus expérimentés, que la position finale de l’implant dévie de la position idéale dans la majorité des cas de pose classique à main levée5. L’utilisation de guides peut contribuer à éviter divers résultats indésirables, de la blessure iatrogène à un résultat esthétique inacceptable6. En conséquence, divers types de guides ont été mis au point pour diriger le forage et la mise en place du corps de l’implant à l’endroit désiré7. Les trois principaux types de guides sont (i) les guides non contraignants, (ii) les guides partiellement contraignants, et (iii) les guides contraignants.